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Réussir la transition vers une retraite par capitalisation

La retraite par capitalisation est unanimement plébiscitée par les Français … certes, sous la forme d’un complément, jugé absolument nécessaire par la perspective du faible montant du système actuel et de ses difficultés de financement. Plus personne ne se fait d’illusion quant à la pérennité du modèle par répartition qui pour de multiples raisons a depuis longtemps dépassé ses limites.

Icone emblématique du socialisme et de la main mise politique, la retraite égalitariste qui promettait des lendemains qui chantent est devenu au fil du temps un des plus importants boulets que devront trainer les générations futures. Faute d’équilibre, et ce pour plein de raisons, la répartition est en réalité une perpétuelle cavalerie financière ne tenant plus que par la dette et par les mensonges sur une pérennité à laquelle plus personne ne croit.

Non seulement les jeunes générations ne recevront quasiment rien, non seulement elles seront, toute leur vie, écrasées par le poids du déséquilibre démographique, mais elles auront en plus à rembourser des années de gabegie et de démagogie.

L’Etat providence est un fossile vivant. Il va couler et disparaitre, entrainé au fond par les boulets qu’il a aux pieds et dont la retraite par répartition est l’un des plus lourd et des plus encombrants. La France peut d’ailleurs se glorifier d’une sinistre médaille en la matière, occupant, avec 13.9% du PIB consacré aux retraites, la seconde place parmi les pays de l’OCDE.

La peur du changement

Les clowns hurleurs et autres parasites du système matraquent l’opinion avec un argument choc pour s’opposer au changement : il serait impossible de financer la transition de la répartition à la capitalisation, le portage des droits acquis représentant une somme colossale.

Réaliser la transition d’un régime par répartition monopolistique et réglementé vers un régime par capitalisation ouvert et privé demanderait que l’Etat rembourse à chaque cotisant et retraité un montant correspondant aux droits acquis afin que chaque Français ne soit pas lésé et puisse investir dans un plan de retraite ou dans d’autres formes d’épargne et conserver ses droits.

Faites un rapide calcul : les dépenses de retraites représentent 13,9% du PIB, la durée de versement s’établit autour de 23 ans, celle de cotisation entre 41 et 43 ans… cela veut dire que l’Etat Français s’est engagé à payer des pensions de retraite au moins jusqu’en 2090 pour un montant total de plus 12 mille milliards d’euro !

Comme ils est bien évidemment complétement impossible d’imprimer cette masse de billets et de la distribuer aux cotisants et aux retraités sans déclencher une immense crise monétaire, la transition se traduira par un holdup up au frais des retraités et des cotisants : CQFD – le méchant néolibéralisme est une escroquerie du puissant capital pour plumer les pauvres prolétaires, etc…

Un jeu d’écriture

Il ne faut pas confondre trésorerie et comptabilité. Si l’Etat tenait une comptabilité ordinaire, le montant des droits, que ce soit celui des actuels retraités ou ceux acquis par les actifs, aurait dû être inscrits au bilan sous forme de provisions pour risques et charges. En contrepartie, le montant des cotisations futures devrait quant à lui, être inscrit sous forme de produits constatés d’avance. Au total, les deux sommes s’annulent.

Il n’y a donc comptablement, aucune raison qui tienne.

L’opération de transition vers une retraite par capitalisation consiste dans les faits à réduire simultanément le montant des droits et celui des cotisations, jusqu’à ce que ces lignes sortent du giron étatique. Il existe de très nombreuses solutions pour opérer cette transition, solutions qui peuvent d’ailleurs être mise en place en même temps.

La retraite à points

On peut diminuer progressivement le montant des cotisations et le poids des pensions, en transformant le système par répartition en un système à points. D’abord obligatoire, l’acquisition de points peut progressivement devenir facultative afin de permettre à la fois aux cotisants de sortir du système étatique et de continuer à payer les pensions des plus anciens.

L’impôt négatif

Quand on regarde la courbe de répartition des pensions, on se rend compte que moins de 5% des retraités touchent moins que les 847 euros du minimum retraite. Etablir un impôt négatif aux alentours de cette somme aurait donc un coût très faible.

Certes, cela revient à déplacer la répartition depuis le travail vers l’impôt, mais cela permettrait (en plus des gains techniques par simplification des diverses autres allocations) d’accélérer fortement la transition vers la capitalisation, en conduisant ainsi les 2/3 des 1420 euros de pension médiane, ce qui aurait de plus l’avantage de rassurer les petits retraités et couperait court à nombre de critiques.

Diviser

On peut bien sur envisager un mélange des deux solutions précédentes. Dans un premier temps, séparer les retraites en un régime par répartition universel uniforme assorti d’un régime par capitalisation par points obligatoire qui viendrait en supplément.

On pourrait alors, dans un second temps, remplacer le régime par répartition en impôt négatif et faire disparaitre le régime par capitalisation obligatoire pour le remplacer progressivement par un régime par capitalisation volontaire.

D’autre pistes

Il existe un point de transition dans le régime par répartition où le montant des droits acquis devient équivalent au montant des cotisations à venir avant de partir en retraite. Même si cela ne se présente qu’une seule fois pendant les 41 à 43 années de cotisations, cela fait toujours une porte de sortie pour plusieurs milliers de personnes chaque année.

Il est également possible de matérialiser une partie des fameux 12 mille milliards d’euro de droits promis, non pas sous forme de numéraire, mais sous forme de dette souveraine détenue par les cotisants qui en contrepartie abandonneraient à la fois leurs droits et leurs cotisations restant dues et permettrait ainsi de les sortir du système, soit en rachetant la sortie, soit en compensant la perte de droits sous forme non pas de numéraire, mais de bon au trésor qui ne seraient échangeable qu’à l’âge de départ.

Une volonté politique

Les solutions existent, le plus compliqué est de les mettre en œuvre. Cela demandera à la fois une forte dose de conviction et de courage, mais surtout de faire preuve d’une pédagogie et d’une patience infinie pour répondre aux montagnes d’arguments de mauvaise fois qui ne manqueront certainement pas.

Mais il n’y a pas d’alternative : il faut en finir avec ce système inique qui enfonce le pays dans la pauvreté et ne fait que générer conflit après conflit.

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