Depuis sa nomination en tant que ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet veut relancer « l’ascenseur scolaire ». Dans la lignée de son prédécesseur Gabriel Attal, elle souhaite rendre le diplôme national du brevet un examen obligatoire pour entrer en 2de à partir de 2027. Elle soutient également la création de « groupes de besoins » pour l’apprentissage du français et des mathématiques en 4e et en 3e, la refonte des programmes et des épreuves anticipées de mathématiques pour tout élève en classe de 1re, mais aussi l’apprentissage des fractions dès le CE1. Cependant, ces mesures peuvent-elles réellement changer substantiellement les choses ? Aucun ministre n’ose remettre en cause le monopole de l’Éducation nationale, bien que celui-ci s’avère plus que jamais nécessaire.
Pour transformer réellement l’éducation et en finir avec les dysfonctionnements actuels, la véritable solution réside dans la privatisation et dans une ouverture à la concurrence, seule capable de libérer l’enseignement du poids de l’idéologie et de l’ingérence politique.
Les failles structurelles de l’Éducation nationale : un monopole d’État
Le système éducatif français souffre depuis longtemps d’un monopole d’État dans lequel l’éducation et l’instruction sont confondus, et la liberté scolaire est malmenée. Les pratiques sont rarement remises en cause, malgré des résultats désastreux qui s’observent sur plusieurs décennies de centralisation. L’État a réussi à rendre l’école publique peu attractive aux yeux des parents, des élèves, mais aussi des enseignants eux-mêmes, au point que des recrutements express dans la rue soient organisés, indépendamment des compétences réelles et des qualités pédagogiques des candidats. Pour recruter davantage, l’État n’a pas trouvé de meilleure solution que de baisser le niveau d’exigence : des enseignants se disent ébahis du niveau moyen au CAPES de mathématiques ou de français par exemple. Certains dénoncent le conformisme idéologique qui règne dans certaines disciplines.
La chute de niveau concerne autant celui des enseignants que celui des élèves. L’Éducation nationale repose sur l’idée erronée selon laquelle toute personne devrait pouvoir faire des études. L’âge de la scolarité a progressivement été augmenté, jusqu’à 16 ans désormais. Or, tout le monde n’a pas les capacités pour étudier, ni même l’envie. Du fait de cet a priori idéologique, l’État s’enferme dans une logique de quotas qui réduit l’enseignement à une course au nombre de diplômés plutôt qu’à l’instruction et à la recherche de l’excellence. Ces objectifs purement quantitatifs érodent les exigences académiques et banalisent la valeur des diplômes.
De manière générale, l’Éducation nationale souffre d’un manque de concurrence. La carte scolaire impose aux élèves de fréquenter l’établissement de leur secteur géographique. Les parents ne peuvent librement choisir l’école la plus adaptée aux besoins de leurs enfants, et les établissements eux-mêmes ne sont pas incités à se surpasser pour attirer les meilleurs élèves.
Pour une éducation libre et concurrentielle
La seule solution pour redonner vie à un système éducatif moribond est d’ouvrir enfin l’éducation à la concurrence et à la privatisation. En redonnant aux établissements et aux enseignants une indépendance véritable, et aux familles un droit de choisir, le secteur de l’éducation pourrait enfin se libérer du carcan de la centralisation et de l’idéologie pour se concentrer sur ce qui devrait être sa seule mission : instruire.
Une réforme de fond implique que les enseignants soient, eux aussi, placés dans un environnement où l’excellence est récompensée. Supprimer le statut de fonctionnaire, tout en proposant des contrats de droit privé à ceux qui le veulent, serait un premier pas pour sélectionner les profils les plus motivés. Chaque établissement serait libre de recruter des enseignants non pas en fonction de concours standardisés, mais selon leurs compétences et leurs expériences. La profession s’en trouverait d’autant plus valorisée aux yeux de tous.
Une autre piste de réforme serait de mettre fin à la carte scolaire et de laisser les parents libres de choisir les établissements pour leurs enfants, qu’ils soient publics, privés ou alternatifs. Bien sûr, cela implique que les écoles soient privatisées et libérées des programmes uniformes imposés par l’État. La concurrence serait alors le moyen efficace pour trier le bon grain de l’ivraie ; les parents n’auraient aucune incitation à inscrire leur enfant dans une école qui ne leur apprend pas les fondamentaux – lecture, écriture, mathématiques, notamment pour accéder aux échelons supérieurs. Dans un modèle entièrement privatisé, chaque école est libre de concevoir ses programmes et est évaluée par les résultats académiques de ses élèves.
La liberté est la meilleure garantie de qualité et d’efficacité
Les réformes proposées par Anne Genetet ne remettent pas en question le monopole de l’État sur l’éducation, ce qui rend illusoire toute amélioration en profondeur du système éducatif. Tant que l’Éducation nationale ne sera pas véritablement mise en concurrence, les élèves et les enseignants resteront prisonniers d’une machine étatique qui nivelle vers le bas. Seul un modèle fondé sur la liberté éducative, la concurrence et la privatisation permettrait d’offrir aux élèves une instruction de qualité, adaptée aux besoins de chacun. Dans l’éducation comme ailleurs, la liberté est la meilleure garantie de qualité et d’efficacité.