« La France est le dernier des pays communistes, mais celui qui a réussi”
Mikhaïl Gorbatchev
Petit à petit, l’évidence fait son chemin, mais elle lève toujours une volée d’aboiement quand on l’énonce. La France est un pays communiste.
Pour tout libertarien, c’est une banalité. Pour les gauchistes, c’est une idiotie sans nom. Pour eux, la France n’est ni communiste, ni même socialiste, ni même sociale d’ailleurs : la France est un pays où libéralisme et capitalisme règnent en maître.
C’est compliqué de comprendre ce qu’est le « vrai » communisme. Il semblerait que ni l’URSS, ni la Chine, ni Cuba, ni même la Corée du Nord ne soient représentatifs de ce qu’est le « vrai » communisme. Après moult recherches, études et lectures toutes plus sidérantes de bêtise les unes que les autres, on peut quand même identifier deux « vrais » communisme.
Le premier, c’est un monde merveilleux et féerique. Un monde où tout est disponible « selon ses besoins », où il n’existe plus aucune inégalité, où tout le monde est heureux et vit de partage et de gentillesse. Habituellement, ce communisme-là disparaît vers 3-4 ans, mais chez certaines personnes, il peut durer un peu plus longtemps.
Le second est universitaire. Il s’énonce économiquement et sociologiquement. C’est d’ailleurs pour cela que les gauchistes sont persuadés que personne à part eux n’est capable de le comprendre.
Cela dit, vu que les traits caractéristiques du « vrai » communisme s’observent tous les jours en France, il n’est pas vraiment compliqué d’en discerner les traits principaux. Le « vrai » communisme se caractérise principalement par : l’abolition de la propriété privée lucrative, la disparition des classes sociales et la propriété collective des moyens de production.
Sur ces trois points, il est très simple d’observer la réalité.
Les travailleurs français possèdent collectivement les moyens de production
Le secteur public représente en France 58,3% du PIB. Entre la moitié et les deux tiers de l’économie sont donc directement gérés par l’Etat. Mais pour ce qu’il reste du « privé », celui-ci n’a en France de privé que le nom. Dans la réalité, à l’exception des filiales d’entreprises étrangères, quasiment aucun secteur industriel et commerçant n’échappe à la mainmise de l’Etat.
Les deux plus grosses entreprises Française par chiffre d’affaires réalisé en France (la SEITA et EDF) sont des sociétés entièrement détenues par l’Etat. L’État est actionnaire de toutes les 10 premières entreprises et de quasiment toutes les 100 premières entreprises.
La BPI et la Caisse de Dépôts détiennent du capital dans quasiment toutes les entreprises cotées et dans bon nombre d’entreprises non cotées. La BPI gère à elle seule 90 fonds d’investissements pour 44 milliards d’euros d’actifs.
On pourrait ajouter à la propriété de l’outil productif, l’ensemble des organismes de planification, de contrôle, de réglementation, qui font que l’économie Française croule littéralement sous les normes. On devrait encore ajouter l’ensemble des mesures sociales d’entreprise, dont la protection sociale obligatoire qui « possède collectivement » quasiment 70% des moyens de production « humains ».
En apparence et vu de loin, l’économie Française peut sembler financiarisée et mercantile. Dans la réalité, elle est clairement administrée et socialisée : quasiment la totalité des indicateurs sont identiques à ceux de l’URSS des années 50-60. Mais c’est vrai, l’URSS ce n’est pas le vrai communisme.
Les classes sociales n’existent plus en France, il n’y a plus de patrons
Des patrons, propriétaires et dirigeants de leur entreprise, il ne reste guère plus que quelques PME un peu par ci par là.
Les fameuses « richesses » dont on nous rabat les oreilles en permanence : L’Oréal, LVMH … sont en réalité des multinationales ayant leur siège et leurs actionnaires principaux en France, mais elles ne réalisent qu’un petit chiffre d’affaires en France (5 milliards sur 38 pour l’Oréal, 6 sur 79 pour LVMH).
Alors oui, il existe toujours des riches en France, pour une simple bonne raison : comme dans tout pays communiste, on invente les problèmes comme ça arrange. Un riche en France est quelqu’un qui gagne le double du niveau de vie médian. Il y aura donc toujours des riches. Pire, moins il y aura d’inégalité entre les « pauvres », plus il y aura de « riches », c’est mathématique.
Il y a donc 4,5 millions de riches en France, soit 7,1% de la population. On a donc de toute évidence encore 2 classes sociales en France : celle des pauvres (92,9% de la population) et celle des riches, ceux qui gagnent (tenez-vous bien), plus de 3 673 euros par mois s’ils vivent seuls ou 2 755 euros (deux fois le salaire minimum) par personne s’ils vivent en couple.
Coté patrimoine, ce n’est pas beaucoup mieux, le patrimoine moyen des 10% les plus fortunés était de 1 243 000 euros en 2010, sans déduire leurs éventuelles dettes et crédits, l’endettement des ménages atteignant 65,6% du PIB.
Comme dans tout pays communiste, en France, les riches sont comme tout le monde : ils sont pauvres.
La propriété privée lucrative a été abolie en France
Ne parlons même pas de la propriété privée à but non lucratif. Un bien immobilier ne vous appartient pas : il appartient à la commune qui en tire un revenu fiscal tous les ans et à l’Etat qui en tire un revenu successoral lorsque vous disparaissez et un revenu commercial lorsque vous le vendez. Sans compter que cette propriété peut s’évanouir du jour au lendemain, au gré d’une préemption, d’un alignement ou d’un classement cadastral.
Pour ce qui est du fameux capital (la propriété privée lucrative), on peut le diviser en deux catégories : le capital financier et le capital productif.
Le premier n’existe quasiment plus en France depuis que l’Etat inonde les marchés financiers d’obligations du trésor. Si vous possédez un quelconque actif financier, celui-ci reposera de près ou de loin sur une dette d’Etat. Alors oui, il sera lucratif : il sera rémunéré par vos impôts !
Quant aux actifs industriels et agricoles, ils ont quasiment disparu. Reste les parts d’activités de service, de commerce et surtout de distribution. Ce sont les derniers survivants. Ce sont la seule et unique raison pour laquelle le pays n’a pas explosé.
Si la France est encore un pays communiste que sa population n’a pas encore fichu en l’air, c’est uniquement parce que la grande distribution est le premier employeur de France et que ses rayons pleins arrivent malgré tout à masquer la misère qu’engendre partout le communisme.